Le métier de verrier (artisan ou artiste travaillant le verre : soufflage, vitrail, fusion, décoration, restauration) relève des métiers d'art ou de l'artisanat de fabrication.
Les choix fiscaux dépendent fortement de l'ampleur de l'activité, du matériel utilisé, et du type de production (artisanale, commerciale, artistique).
un guide complet pour un verrier exerçant en France :
1.
Nature de l'activité
Le verrier peut exercer différentes activités :
Création artisanale : vitraux, sculptures, objets décoratifs ? activité artisanale d'art.
Vente de produits finis : lampes, vases, pièces décoratives ? activité commerciale.
Prestation sur commande : restauration de vitraux, pose, installation ? activité de service.
En fiscalité, ces activités sont classées dans les BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux).
Inscription obligatoire à la Chambre des Métiers et de l'Artisanat (CMA).
2.
Les principaux régimes fiscaux
a) Micro-entreprise (micro-BIC)
Idéal pour commencer seul, vendre en petites quantités ou sur commande.
Conditions (2025) :
CA ? 77 700 EUR ? prestations de service (restauration de vitraux).
CA ? 188 700 EUR ? vente de biens (objets en verre).
Franchise de TVA si CA < 101 000 EUR.
Régime fiscal :
Abattement forfaitaire sur le CA :
50 % pour prestations de service.
71 % pour vente de biens.
Avantages :
Simplicité administrative.
Cotisations sociales sur CA.
Option pour versement libératoire de l'impôt.
Inconvénients :
Pas de déduction des charges réelles (four, matières premières, outillage, atelier).
TVA non récupérable.
Plafond de chiffre d'affaires limitant.
À privilégier si :
activité artisanale à petite échelle, commandes ponctuelles, ou vente directe sur marché ou galerie.
b) Entreprise individuelle au réel simplifié (BIC réel)
Recommandé pour un atelier équipé, avec consommation importante de matières premières et énergie.
Régime fiscal :
Imposition sur le bénéfice réel = produits - charges.
TVA récupérable sur matières premières, matériel et outillage.
Avantages :
Déduction réelle de toutes les charges : verre, pigments, four, outillage, loyer, électricité, assurances.
Amortissement du matériel et du four.
TVA récupérable sur les achats professionnels.
Inconvénients :
Comptabilité complète obligatoire.
Cotisations sociales sur le bénéfice réel.
À privilégier si :
atelier permanent, production régulière ou volume de vente conséquent.
c) Société (EURL / SARL / SASU / SAS)
Pour un atelier structuré, avec salariés ou commercialisation à grande échelle.
Régime fiscal :
Impôt sur les sociétés (IS) par défaut, option possible à l'IR pour certaines sociétés.
Taux : 15 % jusqu'à 42 500 EUR de bénéfice, puis 25 %.
Avantages :
Protection du patrimoine personnel.
Optimisation fiscale : rémunération + dividendes.
Crédibilité renforcée auprès des clients, galeries, ou partenaires B2B.
Inconvénients :
Formalités et comptabilité plus lourdes.
Coût de création et de fonctionnement plus élevé.
À privilégier si :
atelier structuré, production industrielle ou semi-industrielle, vente à des boutiques ou galeries, ou emploi de salariés.
3.
TVA : un enjeu stratégique
| CA | Régime TVA | Recommandation |
|---|---|---|
| < 101 000 EUR | Franchise en base | Simple mais TVA non récupérable |
| 101 000 - 840 000 EUR | Réel simplifié | Bon compromis pour atelier |
| > 840 000 EUR | Réel normal | Déclaration mensuelle obligatoire |
Conseil :
Le four, le matériel et les matières premières sont coûteux.
Même si tu es en dessous du seuil de TVA, il peut être plus intéressant d'opter volontairement pour la TVA pour récupérer celle sur les achats.
4.
Comparatif fiscal simplifié
| Régime | Base imposable | Charges déductibles | TVA récupérable | Complexité | Idéal pour |
|---|---|---|---|---|---|
| Micro-BIC | CA - abattement | ? Non | ? Non | Très simple | Débutant / commandes ponctuelles |
| Réel simplifié | Bénéfice réel | ? Oui | ? Oui | Moyenne | Atelier régulier |
| Société à l'IS | Bénéfice net société | ? Oui | ? Oui | Élevée | Atelier structuré / salariés |
5.
Points spécifiques au métier de verrier
Immatriculation obligatoire à la CMA (artisan d'art).
Assurance RC Pro recommandée, surtout pour oeuvres sur commande ou restauration.
Normes de sécurité et d'hygiène pour les ateliers (four, ventilation, verrerie).
CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) à payer chaque année.
Possibilité d'exonération ou subventions pour métiers d'art ou label EPV.